Pied d'athlète
Nicolas Moulin, pédicure podologue à Douvres la Délivrande, Langrune-Sur-Mer et Basly présente les particularités du pieds d'athlète.
Macération, baisse du PH de la peau, gonflement de l’épiderme : c’est ainsi que se profile le risque mycosique, si fréquent qu’il est appelé “pied d’athlète”, pour illustrer la relation sport-chaussurestranspiration.
C’est une inflammation de la peau, localisée entre les orteils. C’est pourquoi on parle aussi d’intertrigo interorteils.
En juin 2009, l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) a édité un précieux document sur “ce qu’il faut faire et sur ce qu’il ne faut pas faire”. Les éléments ici détaillés prennent appui sur les recommandations éditées par l’AFSSAPS.
La consultation du podologue s’impose naturellement pour prévenir cette affection, comme pour lutter contre son développement.
Les matériaux synthétiques que l’on trouve à l’intérieur des chaussures favorisent la transpiration des pieds, principalement l’été. C’est le milieu privilégié chaud et humide, où se développe le “pied d’athlète”, une affection de la peau due à un champignon. Toutefois, le pied d’athlète ne touche pas que les sportifs. L’affection frappe aujourd’hui le plus grand nombre, du fait du port à longueur de journées de baskets et de tennis, surtout si leurs porteurs empê- chent leurs chaussures de sécher en remettant la même paire tous les jours. Cette affection contagieuse se loge entre deux orteils et entraîne des démangeaisons, des rougeurs ou la formation de cloques. Elle peut également s’étendre aux ongles.
Quels sont les symptômes évocateurs du pied d’athlète ?
L’infection débute habituellement au niveau des orteils les plus petits, qui sont les plus serrés dans les chaussures : entre le 4ème et le 5ème orteil. Elle peut se révéler par une fissure, des démangeaisons, de petites peaux blanches qui se détachent, voire des bulles remplies de liquide.
On peut aussi avoir d’emblée un aspect typique de couenne blanchâtre, macé- rée, fendue et douloureuse. Sans traitement, l’infection peut se propager aux autres espaces interorteils. Elle peut aussi atteindre le dessus et le dessous du pied où l’on peut alors constater une zone rouge qui démange fortement. Une atteinte des ongles des pieds (ongles épaissis, cassants) et/ou des plantes de pieds (apparaissant épaisses, avec des peaux qui se détachent…) est également possible. Une infection par des bactéries peut également survenir secondairement.
Quelles sont les causes favorisantes ?
Les milieux chauds et humides favorisent le développement des champignons. Une transpiration excessive dans des chaussures fermées et mal aérées peut être en cause. Par ailleurs, l’infection se transmet facilement par contact. La marche pieds nus dans des lieux humides où des personnes atteintes ont circulé (piscines, douches des salles de sport, salle de bain familiale …) peut ainsi être un mode d’infection.
Certaines personnes sont plus exposées que d’autres aux mycoses, par exemple les personnes portant des chaussures de sécurité et les sportifs.
Ce qu’il faut savoir
CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE
Il ne faut pas utiliser de vous-même un traitement local si :
- vous avez des doutes sur la nature de l’atteinte ou si elle vous semble différente de celle que vous avez pu avoir auparavant,
- les lésions sont anciennes ou très étendues,
- la plante du pied ou les ongles sont atteints,
- la peau des pieds est humide avec une mauvaise odeur,
- les symptômes persistent ou s’aggravent sous traitement,
- vous êtes diabétique
Il ne faut pas gratter les lésions, afin d’éviter une propagation de l’infection à d’autres zones du corps.
Il ne faut pas arrêter le traitement local avant de l’avoir appliqué pendant la durée totale préconisée, même en cas d’amélioration nette de la peau en quelques jours.
Un arrêt prématuré du traitement ou des applications irrégulières peuvent entraîner des échecs ou des rechutes.
Ne continuez pas le traitement local sans avis médical
- en cas d’aggravation des lésions ou d’apparition de nouvelles au cours du traitement,
- au-delà de la durée préconisée même si la guérison semble incomplète.
Si l'infection récidive après traitement, il ne faut pas continuer à vous traiter vous même: consulter votre podologue.
CE QUE L’ON PEUT FAIRE SOI-MÊME
Pour éviter de transmettre l'infection à votre entourage
- n Ne partagez pas les serviettes de toilette, les chaussons…
- n Retirez les tapis dans la salle de bains.
- n Lavez carrelage, douche et baignoire avec une solution javellisée.
Pour éviter les récidives de l'infection
- Ne gardez pas les pieds mouillés.
Essuyez soigneusement chaque espace inter-orteil avec une serviette bien sèche après une douche ou un bain. Utilisez éventuellement un sèche-cheveux pour assécher les espaces. Mais, attention, le sèchecheveux peut entraîner des brûlures chez les neuropathes. Il fait donc bien vérifier qu’il produit de l’air froid ! - Portez des sandales de plage dans les endroits publics humides (piscines, hammams, douches des salles de sports…).
- Évitez dans la mesure du possible toute transpiration excessive des pieds en portant des chaussures et chaussettes adaptées. Les chaussures ne doivent pas être trop serrées pour laisser circuler l’air.
- Les semelles en caoutchouc sont à éviter. Pour les chaussettes, préférez les fibres naturelles (coton, fil d’Ecosse…) et mélangées.
- Aérez les pieds en ôtant vos chaussures autant que possible.
- Évitez de porter 2 jours de suite les mêmes chaussures afin de laisser à la transpiration le temps de s’évacuer.
- Désinfectez vos chaussures. Pour cela, demandez conseil à votre podologue.
Explications issues du journal La Santé du Pied N°15
Plus d'infos sur http://www.sante-du-pied.org
En savoir plus sur la santé du pieds à avec votre podologue à Langrune-Sur-Mer.